Qui suis-je

 

L37Je suis un enfant du pays, je suis né à Quéaux (86), voici 67 ans. Fils de maçon, ma voie était tracée, et même si je me souviens d’une période où j’aurais volontiers choisi le lycée “classique”, c’est tout naturellement que je suis entré en “Technique” pour devenir maçon comme mon père, avant de lui succéder.

Rester au pays n’avait donc à priori rien d’étonnant ; sauf lorsque j’épousais Dominique étudiante en médecine et citadine. Et, je me souviens de cette époque, pas simple, où mon épouse faisait le trajet quotidien pour la fac de médecine de Poitiers. Aujourd’hui, le moi4Dr Sillard est certainement le “Dermatologue” français installé dans la plus petite commune parmi ses confrères. On a misé sur la campagne. Ce choix était avant tout celui de la qualité de la vie, pour nous et nos enfants. C’était la chance pour eux d’être élevés dans un environnement préservé, non agressif. C’était à mes yeux, une chance supplémentaire pour eux. J’ai fait ma maison comme j’en avais envie à L’Isle Jourdain où j’exerce la maçonnerie pour vivre, et  la mise en scène par passion.

Un parcours atypique disait-on, qui a souvent interpellé et parfois dérangé… Lors d’une émission  de télévision en direct, en 1991 alors que je montais “L’Odyssée”, l’animateur me pose cette question:

maçon et décors-1“Quels sont les liens entre l’artisan maçon et le metteur en scène que vous êtes?” Surpris et paniqué par cette question posée en direct, je sens mon corps  se glacer. Le temps d’une  respiration et,  l’évidence me fait répondre : “Est-ce le maçon ou l’artiste qui bâtit de mains d’hommes et de femmes, qui se voue à l’expression du beau, étudie, projette, rassemble et emmène une équipe à construire avec conscience et amour de l’art “ Pour moi, ces deux valeurs se conjuguent pleinement lors d’une réalisation.  La mise en scène aujourd’hui au Théâtre de verdure de “l’Odyssée” en est une belle démonstration. Il me faut savoir détecter et mettre en valeur les compétences de chacun pour utiliser cet espace immense et y faire vivre les œuvres les plus prestigieuses.  Très à l’aise dans cette démarche, je me sens capable de bâtir bien plus qu’une maison…”

Je sais que très logiquement, bien des regards, fixés sur moi, sont restés sceptiques, perplexes et suspects !

Une petite étincelle peut toujours allumer un incendie gigantesque.

naissanceMes premiers souvenirs remontent, lorsque je n’avais pas beaucoup plus de 6 ans.  Annie ma sœur âgée de 15 ans ne pouvait sortir seule qu’affublée et chaperonnée de ce collant de petit frère que j’étais,  toujours dans ses jambes. Cependant, je pense que j’étais bienvenu et même bien pratique pour lui permettre de retrouver librement ses copains et copines, j’étais le chaperon en fait ! car les parents ne rigolaient pas à l’époque  sur la liberté, surtout avec leur  fille !

Ainsi, au fin fond de mes souvenirs, je revois curieux et fasciné, un théâtre ambulant, installé sur la place du village d’à côté dans un grand baraquement en planches, telle une géante boite mystérieuse. Dans la salle des fêtes de mon village, je vois encore et encore, ce rideau rouge qui me paraissait immense s’ouvrir sur les trois coups de brigadier frappés par le régisseur, plein de frisson du mystère annoncé. J’ouvre tout grand mes yeux, blotti contre ma sœur, je tremble de peur dans les rues glauques  de “La Porteuse de Pain”  et des “Mystères de Paris”. Je compatis  aux malheurs du “Comte de Monte Cristo” et  suis heureux à pleurer du happy end “des Deux Orphelines”...

Je me revois encore assis à côté de ma sœur sur le banc du “Café Savin” en face de l’église du village. J’ assiste à la projection de films tous plus séduisants les uns que les autres. Je découvre le monde des “grands” !   L’héroïsme,  la bravoure, la méchanceté, l’injustice et aussi l’amour, avec ces personnages magnifiques! Oh ! troublant, ils se donnaient des baisers !  Que d’émerveillement dans : “Le Pays du sourire”, “Violettes impériales”  “Autant en emporte le vent”, “ Les Hauts du Hurlevent”, “Riz Amer” , “La Strada”…

Puis je vais au théâtre de la paroisse et là, je découvre les familiers, des gens du village sur la scène. Ils nous font rire à pleurer et deviennent les héros d’un soir. Soixante années après, je me rappelle encore de la chaude ambiance de ce public trépidant et applaudissant… , heureux d’assister à l’événement, je me rappelle encore de l’odeur de cette salle. C’était pour moi la grande fête et je crois bien même que c’est ici, fasciné, que je suis tombé  pour la première fois amoureux de ma voisine comédienne, je la découvrais éblouissante sur cette scène. J’avais 6 ans, elle avait 20 ans, elle virevoltait heureuse dans sa robe imprimée de grosses violettes, sous l’œil de son amoureux qui allait devenir son mari.  … Ces souvenirs d’enfance, ces découvertes et premiers plaisirs ont certainement alimenté mes premières influences, envies et  fantasmes …

Dans l’école du village, notre instituteur, monsieur Fouquet, nous apprend plein de choses avec la “Méthode Freinet” !  Nous imprimons un journal dans lequel nous écrivons des d’histoires que nous illustrons… Les gens du village le lisent et nous en parlent… Nous sommes très fiers de nous.  Ce journal ira même jusqu’en Union Soviétique dans des écoles. C’est ainsi que, presque en cachette, je vais correspondre avec Igor Semevov, un petit copain correspondant Russe de Jaroslaw. Nous allons ainsi échanger sur nos modes de vie. 

La colonie de vacances du Père Clochard est à Bagnols dans le Massif Central. Pendant plusieurs années, je vais y vivre des moments merveilleux, de liberté et de découvertes avec les copains.  Je garde le souvenir des nombreux jeux de rôles, et des soirées de théâtre d’improvisation, dans lequel je me sentais déjà, très à l’aise… C’est dans ces camps de vacances, le soir autour d’un feu, ou dans mon petit village, là, un vieux grenier, là, une prairie d’été … je commence à y diriger mes copains: Nénette, Monique, Danielle, MarieFrance etc… à créer des histoires, les jouer, les chanter et danser … nous étions toujours applaudi par un public évidemment très indulgent .

Je pars en secondaire à Felletin dans une  école professionnelle du bâtiment atypique et par bien des égards exceptionnelle . Là, nous sommes mille internes enfermés presque toute une année scolaire à proximité du plateau de “Mille Vaches” sur une colline ventée et froide. La rudesse du climat n’a d’égal que la discipline de fer à moi2laquelle nous sommes soumis. Elle est le facteur d’une grande complicité et solidarité entre élèves.  Cette école a une vraie salle de théâtre, je fais partie du groupe de chanteurs “Les compagnons du bâtiment”. Un enseignement pratique rude exigeant et de qualité nous forme à un avenir responsable, engagé, compétent. Nous devenons des bâtisseurs. 50 années plus tard, j’ai rencontré bon nombre de compagnons de mes classes de 1961 à 1964 et j’ai constaté que chacun avait mis à profit cette formation par de beaux chantiers et grandes réalisations.    C’est une période charnière marquante et formatrice, nous passions de l’adolescence au monde adulte.

moi3Le service militaire arrive. Je suis muté dans la “Force de Frappe Française” à Cazeau en Gironde (avec les avions porteurs de la bombe atomique en alerte 24h sur 24). Je me sens bien dans cet univers totalement surréaliste. Je commence à vérifier que la réalité dépasse bien souvent la fiction.

De 1966 à 1995, je vais construire des maisons, restaurer des bâtiments. J’habite  Quéaux  jusqu’en 1973.

Le village de Quéaux et les Fêtes Nautiques.  Dans cette période, ce village de Quéaux où j’habite, loin des villes, est très vivant et actif, il est riche de multiples associations. Elles fédèrent et rassemblent de nombreuses personnes généreusement engagées.

moi5Je rentre dans cette dynamique. C’est pour moi, l’occasion de renforcer la rencontre, la convivialité en répondant à ce nécessaire besoin de fêtes et de divertissement.

A Quéaux, je suis élu très jeune Président de “L’Amicale des amis et anciens élèves de l’école publique de Quéaux”. D’emblée, je suis soutenu inconditionnellement par le maire René Gauthier, son secrétaire Franck Marché et la municipalité. Dans ce contexte très favorable et amical, il m’est facile d’enclencher une dynamique avec presque toute la population, pour remettre sur pied une fête événementielle qui va accueillir jusqu’à plus de 10 000 spectateurs.  Cette festivité, met en œuvre tout au long de l’année la population unie confectionnant des milliers de roses pour réaliser des dizaines de chars qui défilaient dans les rues en fête avec fanfares, majorettes et groupes folkloriques.     http://youtu.be/6SBAvjAFKgI

Sur les bords de la Vienne, magnifiquement aménagés, le spectacle continu avec des vedettes de variétées : David Alexandre Winter, Alain Barrière, Nicoletta, Michel Delpèche, Pierre Perret, Les Compagnons de la Chanson, le groupe « Il était une fois », Jo Dassin, Enrico Macias etc… un immense repas champêtre puis le bal et le feu d’artifice pour clore ces exceptionnelles festivités. Nous cherchons et mettons en pratique, de tout notre cœur, le vrai sens de l’accueil dans notre belle campagne à ces milliers de personnes qui venaient d’ailleurs. Quelle belle valeur d’exemple ! Que de souvenirs magnifiques ! Dans cette petite commune de Quéaux, nos désirs y ont créé la vie et ont fait d’un rêve une réalité. Merci à  la générosité des uns et des autres et aux valeurs qui se sont révélées dans la force des enthousiasmes et des engagements. Je suis infiniment gré et reconnaissant à Monique Remblier, Odile Giraud, Claire Aubry, Marie Bugeaud, Lucienne Rondeau, Raymonde Moreau, Michèle Marché… et Gaby Chantreau, Bernard Lancereau, Jean, Daniel… et Franck… et ces centaines de participants. Bien au delà de l’organisation de cette fête annuelle, nous avons aussi aménagé la plage au bord de la Vienne, le camping, et participé à la création de la maison de jeunes, mettant à profit les compétences des uns et des autres… Je reste troublé par ces souvenirs, par ces moments là d’intense communion que la vie nous a donnés…

Sœur Rose et le théâtre paroissial de Bouresse. Le soir après le travail, les week- ends et pendant les vacances, je mets aussi en pratique de-ci de-là ma passion du théâtre. Mon chemin va croiser Sœur Rose” moi 2Madeleine Rochereau, une énergique religieuse de la congrégation des “Sœurs de la Salle de Vihiers” en mission à Bouresse.  Je ne saurai exprimer par les mots, sa valeur, sa générosité, sa grandeur et sa simplicité. Je suis marqué à toujours de son exemple.

Elle m’accueille dans son petit théâtre paroissial et m’y fait découvrir et vivre des moments succulents et inoubliables. Là, dans ce lieu tout modeste, comme le sont des milliers d’autres au plus prèt des habitants du pays, je comprends de suite, tout ! L’efficacité de la pratique théâtrale peut activer les liens sociaux, le développement culturel et les valeurs humaines. J’y fais  des rencontres, femmes et hommes, qui au  fil du temps deviendront de bons et fidèles compagnons de comédie : Odile et Bernard Bastière, Françoise Fromenteau, Françoise Sillars, Alain Couvrat, Lylianne Bugeaud, Brice de Beaumond, Claude, Dany Serge Venin, Charles-Henry… et puis Geneviève   , Françoise, Bernard, Jean Marie Rigaud etc. … Alain Goupil. est un discret gamin, introverti qui se trouvant face au public, va “l’éclater” et le bluffer…

Alain C. lui, rencontre Françoise S. derrière le rideau. Ils sont beaux, ils sont jeunes… ils se marieront et auront deux enfants. Certes de longues années après, ils se sépareront, mais garderont les liens…

C’est ainsi que dans chacun de mes projets depuis ces quarante années passées, au fil des ans, pour le meilleur et pour le pire, je suis involontairement le catalyseur et le déclencheur d’idylles et de liaisons. Je ne saurai m’en gloser, car la nature humaine étant, ces rencontres s’avèrent parfois aussi heureuses que malheureuses et tumultueuses,  rodées ou usées au fil du temps, par bonheur, elles engendrent parfois de magnifiques familles. 

Rose, notre intrépide petite “Bonne sœur” tête énergique “énergétique” de cette équipe,  m’emmène à oser moi 1-1interpréter un Shakespeare dans les ruines majestueuses du Château de Saint Germain de Confolens.

Cette belle nuit d’été, une légère bise ondulante nous fait frissonner dans ces imposantes ruines qui composent  un décor magique!.

J’ai peu de mérite à réaliser une mise en scène qui charme et conquiert à ce point le spectateur sous ce beau ciel étoilé. Les dieux du théâtre semblent de connivence avec les hommes !  C’est un moment de grâce…

Le public est venu très nombreux !

Je décide que c’est là, dans ces lieux et d’autres non conventionnels, que dorénavant je chercherai à  orienter, explorer et parsemer ma vie d’aventures théâtrales.

L’école de Rodolphe, Thomas et Élizabeth à L’Isle Jourdain, les élèves et les parents d’élèves. Rodolphe et Thomas mes moi 3-1deux premiers enfants grandissent avec un papa bien occupé et une maman très présente malgré son métier. Ils vont dans  la petite école primaire privée où leur “tatan Michèle” (ma petite sœur) est enseignante. Là, une magnifique ambiance va s’avérer très propice à de belles rencontres. Avec les parents nous sympathisons et créons des liens. Je fais faire du théâtre aux enfants et je vais faire monter aussi sur la scène un groupe de parents. Ils vont s’y révéler, nous surprendre et y jouer avec tout leur cœur. “Théâtre paroissial”, ironise -t’on encore aujourd’hui sur ces démarches modestes, mais ô combien justes, généreuses et pleines de valeurs. J’y  pense souvent avec émotion. Michel Melon, Marie Claude Gransagne, Véronique Jammet, Jean Marie Rogeon, Dédé Rogeon, Marie Odile Chauvet, Jean Pierre moi 4Melon… vont devenir des fidèles et à force de travail, de bons comédiens dans les aventures qui vont suivre.

 “Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité.“ (Antoine de Saint-Exupéry)

https://vimeo.com/119316633

 

La page militante

0ù et comment mettre en œuvre ses belles idées ?

Avec un brin d’idéalisme soixante-huitard, un peu de sel militantisme, et un zeste de dinosaure, chemin faisant, je continue d’imaginer et de projeter. J’apprends et aide chacun à avancer, croyant et espérant de plus en plus en la démarche du Théâtre comme un divertissement populaire  ! 

 Le théâtre professionnel dans les années 60, 70 voit ses plus grands metteurs en scène et comédiens parcourir les territoires, du cœur des villes à la plus profonde campagne. Ils vont sur le terrain des amateurs, créent ensemble de grands projets « les Stages de Réalisation » de l’éducation populaire émanant du Ministère de la Jeunesse et des Sports. (Parthenay… Romagne etc…)  J’en deviens un spectateur assidu…

Jean Dasté, parlant de la troupe de Copeau évoque : “de 1924 à 1929, on répète dans une cuve à vin, dans des bourgs, des villages, des salles des fêtes, des hangars. “ Pour la première fois, peut-être, une troupe connue quittait la capitale pour s’intéresser en province à un public paysan”, se souviendra-t-il.  Il n’a de cesse de faire connaître les “grandes œuvres” à un public qui souvent ignore tout du théâtre et des auteurs.  Il s’agit de faire parler ensemble  les artistes, les responsables des associations culturelles et socioculturelles et les administrations…”

Jacques Bertin à Avignon dit ; “Considérons le théâtre d’aujourd’hui : par un grand nombre de ses fondateurs et de ses actuels patrons, il est issu, tous les historiens le disent, des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire . Mais…  dans les années 80, avec le slogan “Tout le pouvoir aux créateurs !” (un mot de Roger Planchon) et l’arrivée massive de subventions aux artistes, débuta l’ère du mépris : L’éducation populaire fut déclarée “ringarde”, on lui indiqua de s’occuper de loisirs, de la formation, de l’exclusion, mais d’oublier les prétentions artistiques. On finit par croire que le ministère de la culture était le ministère “des artistes” ou de la “création”, alors qu’il est celui…  de la culture, ce qui est beaucoup plus.

Désormais l’individualisme règne chez les artistes, la recherche des carrières, de la distinction, des directions d’équipements, des subventions…

Si la création artistique se stérilise sans le public, et en particulier celui qui est formé justement par l’éducation populaire, de son côté celle-ci se dessèche sans la culture. Lorsqu’elle est confinée dans les programmes “sociaux”, ou d’occupation des loisirs; elle n’est plus alors qu’une annexe annoncée, des services publics.

Il y a d’abord l’essoufflement de la politique du ministère de la culture : stagnation du public, arrogance des élites, corporatisme des artistes.

Il y a évidemment l’état lamentable du “lien social” dans la société française, qui rend urgent de réinvestir les villes et faire vivre les campagnes, avec de l’idéal républicain. La culture comme un moyen de libération individuelle et collective, disait-on naguère…

Pour réintroduire le public _ le peuple_ dans la société, les associations d’éducation populaire sont évidemment les plus compétentes. Elles l’ont montré depuis longtemps.

Cependant il y a des milliers d’équipements, un espace d’activité considérable !

Ainsi on pourrait aider à une nouvelle réconciliation du peuple et de l’art. “

Mon militantisme se fond et se forge dans ces analyses.

Il ne me suffit pas d’avoir de belles paroles et de les lire, dire ou écrire…

Il me faut les mettre en pratique…

Dans les années et réalisations qui vont suivre, avec Michel Geslin conseiller technique et pédagogique auprès du ministère de  “l’éducation populaire et de la Jeunesse et des Sports”,  je vais trouver le plus grand soutien dans ma démarche.

Le travail de Jean Louis Hourdain, metteur en scène en Région Poitou-Charentes, m’éblouit, Gironès me bouscule et m’interpelle et Stuart Seide m’impressionne. Vitez et le “Soulier de satin”, Chéreau et “Hamlet”, Ariane Mnouchkine et “L’Indiade” sont des moments inoubliables et marquants de créations, qui scellent ma relation et mes engagements définitifs au théâtre.

Dés que j’ai pu, je me suis assuré et entouré de professionnels, de leur aide ou accompagnement, en tous les cas,  j’ai su être à l’écoute de leurs regards avisés.

C’est adhérant totalement à ces fondamentaux et  fort de ces expériences , que je pars sur des créations “dans la ville et les champs “ de ma région rurale, défavorisée et loin de tout. C’est en somme mon “bâton de pèlerin” que je vais ainsi brandir.

Ceux qui osent me suivre, je les embarque, amateurs néophytes ou éclairés sans distinction ou sélection. Ils doivent seulement se donner les moyens de leur envie, s’engageant totalement le temps d’une réalisation.

Je m’applique à faire adapter ou adapter moi-même des textes et des œuvres. J’implique au maximum de nos moyens des professionnels à l’encadrement des divers ateliers de la création. Je mets en chemin divers stages de réinsertion et réadaptation, des expositions, des itinérances, des gestions et des formes étudiées et particulières d’accueil d’un nombreux public. Celui-ci va se fidéliser, quels que soient les projets et les lieux divers et nouveaux que je vais explorer.

 “Passion quand tu nous tiens…”

 Dominique, Rodolphe, Thomas et Élizabeth. Mon sens aigu de l’organisation contribue à mener de front toutes mes activités. Rien n’est simple et limpide, et, parfois, ceci se fait au détriment de mes amis et de la famille. Dans l’ombre, Dominique, ma femme, se retrouve souvent seule. Elle assume la maisonnée, la famille et sa vie professionnelle?  Notre maison est souvent transformée en  “Auberge espagnole” , elle y œuvre en toute discrétion et efficacité. Les projets réalisés lui doivent à l’égal de moi.

moi6J’ai été un papa beaucoup trop absent ! Heureusement, Rodolphe, Thomas et Élizabeth, mes enfants,  ont chacun à leur manière et sensibilité su participer à certaines de ces aventures. Cela n’a certainement pas été facile pour eux d’être dans le sillage du papa que j’étais : faiseur, aventureux, effervescent, fougueux…  Des privilèges tout de même, des souvenirs ont été partagés avec eux dans ces riches moments d’actions et de créations. Des influences certaines ont pour beaucoup marqué  et orienté leur vie.

 

Jean Marie Sillard :  Années 80,90: Conçoit et construit avec des bénévoles: « Le Théâtre de Verdure », le « Café Théâtre du Lac » ainsi que des espaces : Promenade du Lac, Parcours botanique, Mur d’initiation escalade à L’Isle-Jourdain. Il met en scène sur ces lieux: « Le Songe d’une Nuit d’Été ». « Tristan et Iseult ». « Les Sept Péchés Capitaux ». « L’Odyssée ». « En R’Venant d’l’Expo », « Roméo et Juliette » et programme des animations de multiples disciplines

05-10-16