1992 En R’venant d’l’Expo
au « Café Théâtre du Lac. Restait à trouver une pièce où chacun pourrait s’exprimer. “En R’Venant d’l’Expo” s’impose comme une aubaine et une évidence. Tous les rôles y sont importants et une grande partie de l’histoire se déroule dans un caf,cons, du boulevard Clichy à Paris. Le décor est donc tout trouvé : Le Café-Théâtre du Lac. On ne pouvait rêver mieux !
On innove donc, dans un registre différent, avec la mise en scène d’une œuvre contemporaine de Jean-Claude Grumberg, “En r’venant d’l’expo”. L’expo en question, c’est l’exposition universelle de Paris, qui nous ramène à la Belle Époque, celle du début du siècle, à laquelle succède , moins joyeuse la guerre de 1914.
La verrière du Café Théâtre entrelacs de poutrelles en aciers et de verre nous transporte automatiquement dans l’univers de la fin du 19° siècle et nous projette avec évidence à Paris à la foire exposition de l’An 1 du XX° siècle. Ce sera ici la belle époque qui va surgir en ce début du XX°siècle avec les prémices des mouvements ouvriers, la folie de la belle époque et le boom technologique. …. La dernière guerre est oubliée et c’en est fini des hostilités.
Avec cette pièce écrite en 1973, Jean-Claude Grumberg réveille les mémoires courtes, fustige l’intolérance, le racisme, le bourrage de crâne. A travers des personnages transpirant d’humanité et drôles. Il nous assène notre propre reflet, nos peines, nos erreurs.
Il s’agit d’une pièce humaine et drôle, qui parle d’intolérance et de racisme. Ce n’est pas une pièce politique mais l’évocation d’une époque, ses coutumes; ses aspirations et ses chansons aussi.
Ma mise en scène révise une page d’histoire sociale souvent mal connue, qui soulevait des problèmes qu’on n’a toujours pas résolus ! je dois créer une atmosphère d’ allégresse contagieuse, celle que notre trentaine de comédiens va dispenser durant les deux heures d’une heureuse intensité.
Eugène, Armand, Paulin, Sybèle, Louis et les autres réveillent un passé touchant, dans cet univers tout à la fois réaliste et délicieusement théâtral. La politique, le syndicalisme, la condition ouvrière… On chante ici ses craintes et ses espoirs. Et tous les coups de cœur sont permis. Dans cette troupe d’anciens et de jeunes, s’y révèlent de belles natures de comédiens et comédiennes. Ils jouent avec une jubilation évidente : du “piou-piou” de 17 ans condamné à trois ans de conscription au patron du “Bouchon de Clichy”, étonnant de présence, à Cybèle la gouailleuse plus vraie que nature, l’époque défile en tableaux et chansons. On dénonce “l’armée chien de garde des coffres-forts” et on accompagne les “prolétaires sortant de leur long sommeil” dans le foisonnement des costumes de “la Belle Époque.” on chante, on rêve de fraternité, de mirages sociaux, on bute sur la monstruosité organisée, la grande boucherie des hommes.
Il n’y a pas de temps mort dans cette pièce. Les acteurs gravitent au milieu des spectateurs, s’installent parmi eux… ces derniers ne demandent pas mieux de participer. La musique de l’époque et les textes judicieusement choisis nous transportent.
Mais la facilité s’arrête là. Car la pièce est loin d’être aisée. Chaque personnage doit exacerber ses passions et ses sentiments enflammés. 29 acteurs se retrouvent sur la scène, chantant les quatorze premières années du XX° siècle accompagnés par 5 musiciens : Félix Blanchard (piano) , R. Poyant (batterie), Thierry Belin (guitare), Jean-Pierre Mornet (clarinette), F Fergeaud (trompette).
Depuis octobre, dirigés par Michel Geslin, les acteurs apprennent leur rôle. Ils répètent aussi les chansons d’époque recomposées. On travaille seul chez soi, ou en groupe. On se retrouve pendant de longues soirées et les week-ends pour lesateliers chant, danse et technique … De leur côté, les costumiers Gustave Boistard, Hélène Mourasse, Chantal David recréent les habits d’antan, tandis que les techniciens Antoine Auger et Hervé Rigaud préparent les éclairages et le son.
Les habitants de L’Isle-Jourdain( et les autres) sont nombreux à s’être lancés dans l’aventure, dès la naissance de “L’Isle était une fois”, en 1998 avec “Le Songe d’une nuit d’été”. Qu’ils aient douze ans ou la cinquantaine passée, tous se prennent au jeu.
Toute cette grande famille s’est mobilisée pour faire de cette nouvelle épopée une réussite. Assurément, la pièce ne laissera personne indifférent. Nous faisons resurgir les éléments enfouis dans la mémoire collective. C’est comme l’écrivait Samuel Butler : ” la mémoire c’est comme l’écho qui continue à se répercuter après que le son se soit éteint”.
La presse et les médias sont présents …“L’Isle était une fois” s’apprête ce soir à “R’Venir d’L’Expo” fidèle à son idéal : nous offrir ce que le théâtre amateur fait de plus vrai, de plus noble, de meilleur. Avec cette adaptation d’un genre nouveau pour elle, la troupe lance sous nos yeux une sorte de défi. Puissions-nous rendre à chacun de ces artistes visibles ou en coulisse l’hommage qu’ils méritent ; car grâce à “L’Isle était une fois”, l’aventure culturelle au pays continue. (Eric Richard)
Cette même année Hervé Rigaud comédien, au Théâtre de Verdure, musicien et élève de l’Institut National Supérieur des Arts et Spectacles de Bruxelles obtient son diplôme d’ingénieur du son. Son mémoire de fin d’étude porte sur l’Acoustique Architecturale: Bases théoriques et méthodes d’analyse
Application à lieu semi-ouvert: Le Théâtre de Verdure de L’Isle Jourdain.
(pièce jointe analyse acoustique (Hervé Rigaud.)
Cet été là au Café-Théâtre du Lac:
Concerts, exposition et création de sculptures.
Cécile Bourgoin présente ses sculptures figuratives contemporaines sur le thème de la danse. La jeune artiste, diplômée de l’école du Louvre créera également trois sculptures au Café-théâtre du Lac. Un projet pour prolonger la vie du site au-delà des animations estivales. Les sculptures travaillées dans des blocs de pierres scellées au sol, prendront forme devant les yeux du public. Elles seront intégrées au décor naturel, créant une présence humaine, habitant et gardant le lieu lorsqu’il est désert.
« Concert de « Garage Rigaud » enthousiasme et générosité de ces étés un peu « fou fou » en bords de Vienne !
Au Théâtre de Verdure:
Offrir autre chose au public, prospecter des voies nouvelles, voilà l’objectif que s’est fixé “L’Isle était une fois”. Continuer à enseigner L’Association le démontre en organisant la deuxième biennale Chorégraphique Régionale au Théâtre de Verdure.
Imaginé par le chorégraphe François Guilbard.
Le projet animé autour d’un stage de danse doit permettre aux jeunes et aux moins jeunes, débutants ou expérimentés, de travailler avec des professionnels. les danses contemporaines, classiques et jazz. Ils sont encadrés par Marie-Claude Deudon, Monique Cochinard, Mohamed Ahmada et Josie Ancinel.
Les cours techniques et les ateliers danse aboutiront à une création chorégraphique de François Guilbard “L’Oiseau de feu” sur une musique de Stravinski au Théâtre de Verdure. Trois solistes professionnels accompagneront cette création.
Lors de cette biennale, des rencontres -conférences sont organisées, des promenades chorégraphiques , une conférence sur la kinésiologie et une table ronde sur le thème “Danse en Région”.
Hervé Diasnas donne un spectacle.
Photos : Michel Geslin – Jean-Jacques Godfroid – Michel Mourasse
J’ai fortement éprouvé le besoin de réaliser en dépit de sa qualité, ce montage vidéo afin de partager avec vous la trace filmée, collectée de-ci de-là… j’avais besoin de comprendre ce que nous avons vécus, retourner sur la « trace » témoignage, des joueurs et des participants… Trace, survivance de l’éphémère instant où tout ne serait qu’un rêve s’il n’était préservé par l’écriture et l’image qui ont la chance de rester vraies aujourd’hui encore et toujours…
Chaque soir, accompagnant papa, j’ai savouré cette pièce, ses chansons, ses coulisses. J’ai eu le plaisir de servir le cidre aux spectateurs heureux. J’ai sympathisé avec une équipe chaleureuse.
Je crois connaître encore quelques textes fameux comme la Rigolomanie, Mélina la belle ou l’aviateur…
Emilie, je t’avais repérée quelques années avant, très jeune, tu interprétais « Alive au pays des merveilles » de Lewis Carroll. J’avais ici présagé une possible Juliette Et c’est t’observant cet été là, accompagnant ton Père Félix-Francis Blanchard, que je confirmais mon projet de te demander de jouer l’année suivante Juliette…
Je cherche en vain les paroles succulentes de l’aviateur dont on ne se lassait pas d’entendre, de la voix malicieuse de Marie-Odile…