2009-Intermezzo-2016

 

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Comme le souffle sur la braise attise le feu…

 

Je retrouve souvent, le temps d’un regard, d’un moment, d’un conseil, d’une mise en scène amicale aux uns et aux autres, mes anciens collaborateurs, mes comédiens et mes amis de toutes mes années de créations.

Chaque fois, c’est comme un souffle sur une braise, le feu brûlant de ma passion du théâtre et de faire avec les autres… ranime ma flamme…

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J’aime ces moments là,

mais, j’en sors chaque fois un peu plus, solitaire…

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Fin 2015 et en 2016, renaît un espoir enfoui depuis de très nombreuses années à L’Isle Jourdain (Chapitres qui suivent de 1987 à 1993) :

J’apprends que les espaces théâtre, balades, du bord du Lac de Chardes à L’Isle Jourdain, vont être réhabilités et se réanimer. Je suis enthousiasmé, comme beaucoup de personnes de l’Isle Jourdain ayant vécu cette époque.

Je rappelle que plusieurs circonstances depuis 1993 m’avaient éloignées de cette belle aventure. article 1995 AG 1

 

L’association « l’Isle était une fois » continuait le spectacle sans moi…

Elle était riche, de son passé, de ses finances,

de ses espaces théâtre de Verdure, Café Théâtre, mur d’escalade, balade botanique etc…

article isle etait une fois 1995Riche de son patrimoine costumes, matériels d’éclairages et sonore…

Riche de ses comédiens jeunes et vieux venus de partout…

Riche d’un public nombreux, fidèle et en attente venu de partout.

Elle allait continuer sans moi et s’achever trop peu d’années plus tard.

 

 

 

Ces lieux enfouis, cette partie de mon histoire, me tailladent encore et toujours, les entrailles.

Je m’engage et soutiens comme je crois savoir le faire encore, l’initiative de l’association « Café Théâtre du Lac «. Impulsée par Michaël Augereau, cette nouvelle association se donne pour objectif, de sauver ces lieux de l’abandon, de les restaurer et de les animer.

Fin mai, 2016, un Chalenge « X’pedition Sud Vienne est organisé à l’Isle Jourdain. Cette manifestation inaugure le chemin du lac qui passe par les gradins. Ce premier évènement organisé par la municipalité, me donne plein d’espoir

 

Ceux qui me connaissent ne seront pas surpris si je leur dis que mon instinct de metteur en scène s’est réveillé, l’envie me taraude de saisir toutes les occasions de projeter dans ces lieux, à nouveau quelques balades, prémices de rencontres, de retrouvailles, entre les artistes, les anciens et les nouveaux amis, modestement chaque fois, pour quelques dizaines de personnes, afin d’y retrouver et provoquer le plaisir susciter le rêve.

Sitôt pensé, sitôt projeté et sitôt réalisé… J’organise en juin de cette année 2016 une première balade musicale avec quelques amis musiciens. J’informe, invite et sollicite comme je peux mes contacts, comptant sur l’intérêt collectif et la transmission du bouche à oreille.

Quel beau et simple moment paisible  au bord du lac ce dimanche de printemps, en présence de quelques pêcheurs installés habituellement là.

L’après midi du 14 juillet au Théâtre de Verdure de L’Isle-Jourdain j’organise dans un même objectif que la première rencontre, un nouveau rendez-vous de randonneurs. Shadi Fathi et François Diot ont bercé de musique et de poésie un public transporté. Nous retrouvions le bonheur de la rencontre et de l’échange. Le coucher de soleil au théâtre de Verdure s’endormait dans ce rêve partagé avec les randonneurs…

La municipalité de l’Isle Jourdain m’avait préalablement informé et formulé par écrit, son désaccord sur la tenue d’un tel événement pour des raisons sécuritaires et le plan Vigipirate.

Pour les quelques dizaines de spectateurs concernés, je ne pouvais me résigner à trouver juste cette décision, et je prends la responsabilité de passer outre à l’autorité locale … (J’écris alors une charte détonante d’irresponsabilité  en fin de chapitre) Je vous laisse imaginer les conséquences…

Je suis alors indéfendable… »

Moi qui pendant des années, pour célèbres que sont devenus certains comédiens en les transformant dans des personnages théâtraux de bons de brutes et de méchants, notre fond de commerce nous les comédiens, je jouais cet été là, contre mon gré, le rôle du rebelle…

J’ai un tout petit peu compris et sagement, j’annule les deux autres rencontres programmées.

Je me réfugie dans un ailleurs qui n’empêche pas ma tête de lard de rêver encore et encore : Imaginer comment je peux avec mon expérience, mon passé et mes contacts aider la nouvelle association « Café Théâtre du Lac » à passer du rêve à la réalité !

Je travaille à un projet que je propose à la municipalité de l’Isle Jourdain en septembre. Je veux créer une balade spectacle dans ces mêmes lieux, pour les soirées de l’été 2017… Elles s’adresseront soir après soir à une poignée de randonneurs (sécurité accompagnante oblige.)

(Les artistes concernés : Faire revenir tous ceux qui, sans exception, principalement des anciens ont envie et peuvent donner un moment de fiction à partir d’un des personnages qu’ils ont à l’époque ancienne interprétés.)

Le sujet : faire resurgir, apparaître de derrière un rocher ou un arbre, au bout du chemin ou sortant du lac… des personnages… Mais pas n’importe lesquels…

Évidemment même si j’ai arrêté depuis quelques temps de faire des grandes mises en scène, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas et je n’ai pas besoin de me forcer pour scénariser de milliers d’idées ce moment là !

Imaginez 30 ans après ce que serait aujourd’hui devenus :

  • Puck survivant dans les sous-bois avec de vieilles Elfes et quelques lutins perdus… Il manipule encore et encore perché sur son arbre la folie humaine qui depuis Shakespeare n’a rien perdue de son ingéniosité.
  • Hermia, Lysandre, Hélène et Demetrius jouent encore à cache-cache dans les bois…
  • Le fantôme de l’artisan Culal rôde souvent avec sa tête d’âne…
  • La nef de Tristan et Iseult a coulée au fond du lac, quelques remous et des bois flottants alimentent la légende.
  • Les colères de Titania et Obéron font trembler les arbres et frissonner l’eau du Lac.
  • Les Sept Péchés Capitaux rivalisent de séduction et d’imagination pour séduire le plus grand nombre…
  • Ulysse a créé une agence de voyage, il accompagne les touristes là où l’attendent des Circées, des Nausicaa, des Calypso et des Sirènes…
  • Sybele est devenue une actrice internationale et Eugène solitaire, organise des Karaokés dans son bar le Bouchon d’Clichy…
  • Juliette vient nous retrouver avec ses deux enfants qui ne sont pas de son Roméo.
  • Tybalt et Mercutio se battent encore et encore au purgatoire…
  • les Pious-Pious ne sont pas revenus de guerre…
  • Anjubeau et ses syndicalistes sont dépassés par les évènements…
  • les chorégraphes, musiciens, chanteurs, danseurs, parents, grands parents, aventuriers clochards, sont devenus tous plus ou moins l’ombre d’eux-mêmes… Vivants de souvenirs de folie, d’utopie, d’idées de théâtre, de comédie humaine …
  • je propose avec grande utopie naïveté et espoir ce projet de retrouvailles et de rencontres… là !

L’utopie est la volonté de modeler l’image à partir d’un idéal éthique, d’une conception du bonheur et du partage. J’ai cette naïveté d’y croire encore et espère dans ce projet de retrouvailles…

Mais cette fois, nous ne passerons pas « du rêve à la réalité… »

La réponse de la municipalité à ce projet est catégoriquement : Non !

 Voilà comment mon histoire à l’Isle Jourdain s’est terminée…

Pour garder mes idéaux et mes utopies actives et positives, je me console en me disant : Est-ce qu’il ne faut pas être rejeté pour devenir soi-même ?   Ou : Chaque fois que je croyais avoir été rejeté pour quelque chose de bon, j’étais tôt ou tard réorienté vers quelque chose de meilleur. Et en définitive, Je suis reconnaissant à tous ceux qui m’ont dit NON, c’est à cause d’eux que je suis moi-même. Et puis, ce n’est pas grave de ne pas plaire à tout le monde, ça veut dire qu’on plaît au reste.     14 novembre : la réponse à ce projet est catégoriquement : Non !

Le rêve est passé là … Mais il va continuer… Ce sera ailleurs l’été 2017…

 

 

 QUÉAUX ÉTÉ 2017  « LE PASSAGER DU GUÉ »

Mais la passion ne s’éteint pas d’un simple coup de décision !… Passion quand tu nous tiens, tu nous mènes par le bout du nez !

Et me revoilà à Queaux cet été 2017… C’est sur la rive de la Vienne à Queaux, au passage dit « du gué » à l’aire de Loisirs de « Chez Renard », inspirés par la nature environnante, que nous allons installer le public.

D’une rive à l’autre, cette création : « Le Passager du Gué » sera librement adaptée du texte « Le Paquet » de Philippe Claudel.

https://letheatredulavoir.fr/

 

LE THÉÂTRE DU LAVOIR

CRÉATION «  LE PASSAGER DU GUÉ »

Un homme débarque avec un énorme paquet auquel il semble tenir plus que tout. Que renferme-t-il donc ? L’histoire de ce personnage nous conduit sur les rives de son histoire… Quelque chose cloche dans sa tête. Carambolage de souvenirs ! Et ce paquet, quel mystère renferme t-il ?

Sur ces temps de tension euphorique et de dégringolade sont apparus en même temps que lui, venu d’ailleurs, des personnages !…   Les pistes sont brouillées : qui sont-ils ? Comme une caisse de résonance accompagnant la gestuelle de l’homme, ces personnages qui l’entourent sont ils : conscience, conte, souvenirs, rêves et joies ? (JMS)

 

 

https://letheatredulavoir.fr/

 

 

 

 

 

 

 

 

Pièce jointe : L’été 2016, alors que la municipalité me manifestait toutes les réserves possibles sur mon irresponsabilité à créer les évènements décrits ci-dessus, j’invitais mes amis de passage, à prendre connaissance de cette « Charte ».  

 Cette « Charte » ne se veut pas une diatribe, ni un pamphlet, mais un plaidoyer d’humour et d’ironie, faisant appel au bon sens et à l’engagement responsable…

Ma parenthèse : L’humour est une forme de résistance au pouvoir, à tous les pouvoirs quels qu’ils soient, surtout s’ils sont ligués pour imposer la « pensée unique ». « L’humour n’est possible qu’à la faveur d’une liberté d’esprit presque absolue. » ( Desnos ). Il concourt efficacement au débat démocratique. « Le signe le plus évident d’un cancer social, c’est la disparition du sens de l’humourAucune dictature n’a toléré le sens de l’humour. »

 CHARTE (juillet 2016)

Moi Jean Marie Sillard, je ne sais pas si en ouvrant ce parapluie, je vais m’abriter auprès de chacun de vous, mes amis invités, pour me protéger de mon irresponsabilité ?

Aujourd’hui, les lois et textes liés au rassemblement de personnes sur le domaine public sont rigoureux en ce qui concerne :

Une initiative individuelle telle que la mienne aujourd’hui.

La municipalité de l’Isle Jourdain obligée avec ce règlement en vigueur, d’être vigilante et d’émettre des réserves à ce projet.

Nous savons bien que notre société a la gâchette facile du « Porter plainte » en tous lieux et circonstances et pour le moindre incident ou accident.  

 

Nonobstant, atteint de cécité, je suis conscient de vous emmener en balade dans un théâtre qui est aujourd’hui interdit au théâtre !

Sensé ou insensé, je vous fait arpenter le sentier du circuit « Challenge X’PEDITION 2016 de l’intercommunalité », aux risques abondants et aux multiples dangers.

Face à cette indiscutable situation sécuritaire, mon envie première fut de renoncer à mes projets…

Mais dominé par ma passion au dépend de la raison, mon désir décide « Sans attendre, Godot » d’y maintenir la rencontre.

Après avoir compulsé les clauses décrites ci dessous, je demande à ceux qui seront présents, d’y souscrire afin de m’exempter, autant que faire se peut, de toute responsabilité.

 

Je me déclare ici responsable de moi-même en adhérant en pleine connaissance de causes à cette charte.

 

Je jure, sur ce que j’ai de plus cher, que je ne porterai pas plainte auprès de la municipalité propriétaire des lieux et de Jean Marie Sillard, l’individu que j’ai envie de retrouver en balade avec ses amis artistes, comédiens, auteurs chanteurs, musiciens… au bout du sentier du lac au lieu dit le Théâtre de Verdure, assis sur les gradins une heure ou deux, si je suis victime de préjudices.

 

Je sais que ce sentier d’accès est sombre, même l’été, rocheux et escarpé, boueux et glissant, traversé de ruisseaux et d’escaliers aussi swing que ceux du viaduc…

J’assure :

Que j’enfilerai de bonnes grosses chaussures de marche.

Que je ne m’écarterai pas de ce droit chemin et sauterai prudemment les ruisseaux.

Que je n’y galoperai pas et n’y bousculerai pas mon voisin ou ma voisine.

Que je ne décrocherai pas les rochers du coteau pour les faire rouler.

Que si je dérape sur la scène, je ne porterai pas plainte.

Que si je tombe à l’eau, je ne porterai pas plainte.

Que si je dévale les gradins et me fracture un tibia, je ne porterai pas plainte

Je promets :

Que je ne profiterai pas de l’effet groupe pour, arracher des plantes, dépaver la scène, démousser les roches… manifester et se foutre sur la gueule, je promet que je n’en porterai pas de plainte.

Que je n’allumerai pas de feu dans le bois sur les gradins et sur la scène et ne porterai pas plainte.

Que je ne squatterai pas dans la clairière, dans les abris rocheux au Théâtre de Verdure ou au café théâtre…

Que si j’attrape un coup de soleil sur la nuque, je ne porterai pas plainte

Mes bleus aux fesses frottés sur le béton des gradins ne porteront pas plainte.

S’il pleut, je vais me mouiller et attraper une angine, je ne porterai pas plainte.

Que si mon voisin à la varicelle ou une gastro, et qu’il me la communique, je ne porterai pas plainte.

Que si je tombe amoureux dans ces lieux, je ne porterai pas plainte.

Que si j’y fait un bébé tout seul, je ne porterai pas plainte.

Que si dans ce lieu, pour un jour ou une vie, je me fais des grands ou petits, des vrais ou faux amis, je ne porterai pas plainte.

Que si dans ces lieux, je chante, je joue d’un instrument, je joue de ma fantaisie et de mes rêves, de mon talent, je danse à me déchirer et faire mal à mes souvenirs, je ne porterai pas plainte.

Que si porté par la poésie des espaces, je me laisse aller à de petites ou grosses bêtises, je ne porterai pas plainte.

Que si de par ce lieu, je deviens célèbre, acteur, bel canto, politique, élu, je ne porterai pas plainte.

Que si j’attrape des crampes et ravive ma sciatique, je ne porterai pas plainte.

Que si les rayons du soleil couchant me brûlent les yeux, si je me fais piquer par une ortie, je ne porterai pas plainte.

Que si j’ai un accident diarrhéique, sans commodités de proximité, je ne porterai pas plainte.

Que si, je recevais une météorite sur la tête, prenais une grenade lacrymogène dans l’œil, si les gradins s’écroulaient, si je me brulais dans l’incendie du bois je ne porterai pas plainte.

Que si je faisais un infarctus, crise de nerf, épilepsie, apoplexie dans ce lieu je ne porterai pas plainte. (J’allais oublier, les catastrophes naturelles)

Je ne porterai pas plainte.

Ni auprès des responsables de la nouvelle municipalité de L’Isle Jourdain que je soutiens, elle est la propriétaire des lieux et des ouvrages.

Ni envers Jean Marie Sillard, notre ami, azimuté excessif et cinglé qui nous invite à cette rencontre au bout du chemin.

Si malgré cela, la municipalité, ou Jean Marie en responsables accusés se retrouvaient en prison, je demande par solidarité d’y entrer et de partager avec eux les oranges tous les jours de peine purgée…

 J’allais oublier : Que dans ces lieux, où hier, la réalité à dépassé le rêve, je ne porterai pas plainte aujourd’hui contre ceux qui oseront rouvrir la porte de ce même bonheur, aux générations nouvelles et à venir.